Un clocher de dentelle sur fond de mer immense.......
Lorsque vous approchez de Lampaul et que vous contemplez le magnifique clocher de l’église se détachant sur fond de mer immense, un sentiment d’émerveillement et de plénitude s’empare de vous. Vous êtes saisis par la magie de ce cadre, propice à la méditation...
Si votre curiosité s’éveille, nous vous invitons à un voyage à travers l’histoire.
Pourquoi une si belle église dans un bourg si modeste ?
Les hommes qui débarquèrent sur notre côte, au 6è siècle, venus pour évangéliser l’Armorique, succombèrent-ils aussi au charme du lieu ?
Ils cherchaient de l’eau pour leur subsistance et du silence pour la prière...
Avec eux, une communauté est née et nous en sommes les héritiers.
C’est sur les traces de l’oratoire de Saint Pol Aurélien qu’est bâtie notre église.
Pol arrive du sud du pays de Galles : originaire d’une famille de haut rang (son père était comte), il a été éduqué à la religion par Ildud, le père du monastère voisin. A 16 ans, il décide de partir avec 12 compagnons pour évangéliser " l’autre côté de la mer ".
Dans l’antiquité, les deux rives de la Manche participent d’une même civilisation : relations étroites, langues voisines, coutumes semblables...
La mer qui séparait la Grande-Bretagne de l’Armorique n’était pas un obstacle. Le voyage, à voiles ou à rames, se faisait en une nuit et un jour.
Les navires utilisés s’apparentaient au Currags Irlandais, faits de peaux tendues sur une armature de bois souple et résistant.
Les îles semblent avoir été des relais dans l’immigration bretonne. Ainsi, Pol et ses compagnons débarquent d’abord à Ouessant où ils séjourneront avant d’atteindre le rivage de Lampaul-Plouarzel et de poursuivre jusqu’à Lampaul-Ploudalmézeau. Leur périple les mènera ensuite le long des côtes du Finistère (Tréglonou, Plouguerneau...) jusqu’à l’ île de Batz.
Quelques dates :
- Lampaul est une ancienne trève de Ploudalmézeau, érigée en paroisse entre 1330 et 1427 et maintenue lors du Concordat de 1801.
- La tour de l’église (clocher-porche) a été construite de 1626 à 1635.
- Sur le sol du porche, d’anciennes pierres tombales récupérées en 1853, lors du transfert du cimetière (qui faisait le tour de l’église) à l’emplacement actuel.
- En 1855, alors que se prépare la messe de Noël, la foudre s’abat sur le clocher qui sera restauré. Dans le même temps, des modifications sont apportées à l’église.
- Les lambris qui ornent le chœur ainsi que son mobilier pourraient provenir d’un atelier de saint Pol de Léon (deuxième moitié du 19è siècle ?)
Saint Pol-Aurélien
Hauteur : 1 m 80.
Chêne polychrome. Revers creux. 16è siècle.
Cette seconde statue du titulaire de l’église est différente de celle du chœur. Haute mitre pointue, garnie de pierres, crosse en main gauche gantée, main droite bénissant, tunique blanche, tunicelle mauve, chasuble gothique rouge.
Un dragon renversé se tord aux pieds, crachant des flammes.
Dans le chœur. C’est le titulaire de l’église.
Statue en bois polychrome.
Elle est posée sur une large console polygonale à moulures égayée de feuillages et sous un dais gothique polygonal lui aussi, à accolades avec de fins pinacles.
Mitré et crossé, Saint Pol est revêtu d’une chasuble à la romaine, de couleur verte, celle qui convient aux dimanches dits " ordinaires ", les plus nombreux au cours de l’année liturgique.
Il foule le dragon qui vomit des flammes et qui est son attribut traditionnel.
Contrairement à d’autres représentations, à Tréglonou ou à Kerlouan, la crosse du saint ne se plante pas dans la gueule du monstre. Il n’a pas non plus l’étole qui permit à saint Pol de conduire le dragon vers le " Toul ar sarpant " (le trou du serpent) pour qu’il s’y engloutisse afin de délivrer l’île de Batz.
La vierge à l'enfant
Contre le cinquième pilier nord.
Hauteur:1 m 75. Largeur:0 m 45. Profondeur : 0 m 40.
Bois polychrome. Revers creux. 16è siècle.
Epaule droite refaite. La vierge est debout sur un monstrueux être hybride fait d’un buste d’homme, qui brandit une pomme, et d’une queue de serpent.
L’enfant Jésus est porté très haut sur le côté gauche, son visage à la hauteur de celui de sa mère, le bras passé à son cou. Il tient en main une petite boule.
Tête nue, sa chevelure divisée en quatre tresses coulant sur les épaules, la vierge est vêtue d’une longue tunique dorée, aux manches bouffantes, serrée haut sous la gorge. Un grand manteau bleu au revers rouge retenu par une broche revient en large tablier par le devant.
Le " monstrueux être hybride " représente le tentateur du livre de la Genèse, décrit sous la forme d’un serpent.
Saint Jean
Sixième pilier sud.
Hauteur : 1 m 10.
Bois polychrome. Revers creux. 16è siècle. Parties d’aubier vermoulues.
Saint Jean, la tête levée, en tunique blanche et manteau rouge, croise les mains sur la poitrine.
La statue provient vraisemblablement d’une crucifixion où elle faisait pendant à la vierge Marie.
Saint Roch
Plâtre 19è-20è siècle.
Style Saint Sulpicien, portant le cachet : " Raff, 14 rue de l’abbaye, Paris ", une boutique voisine de l’église saint - Germain – des - Prés.
Saint Roch est vêtu en pèlerin, tunique semi- longue, bottes, camail, chapeau à la coquille Saint- Jacques, sac en bandoulière et bâton.
Le chien, son attribut traditionnel, tient dans sa gueule le pain dérobé par lui, chaque jour, dans la demeure du seigneur voisin qui avait accablé l’ermite de son mépris avant de se laisser émouvoir par sa bonté et son dénuement volontaire.
Saint Roch a été choisi comme patron de l’ensemble paroissial.
Bien qu’originaire de Montpellier, et issu d’une famille riche, Saint Roch est souvent représenté dans les églises bretonnes et de nombreuses chapelles lui sont consacrées.
Il fit un pèlerinage à Rome et rencontra une épidémie de peste sur son trajet. Il soigna les malades durant 3 ans et tomba malade à son tour mais guérit miraculeusement.
Il est invoqué contre la peste.
Visite virtuelle
Le studio Bothorel (Lampaul) vous propose, sur son site, une visite virtuelle de l'église
Le site “Patrimoine d’Iroise” consacre un article très documenté sur l’église de Lampaul-Ploudalmézeau : Article