Jean Marie Le Roux est né le 16 juin 1892 à Lampaul-Ploudalmézeau au lieu dit de Kerveus. Ses parents, Pierre Marie Le Roux et Marie Renée née Le Fourn étaient agriculteurs. Incorporé dans la marine, en tant qu’engagé volontaire le 17 mai 1910 , Jean Marie est affecté le 28 mai 1910 sur le bâtiment école Brennus et ensuite sur les cuirassés Marceau (1911), Saint Louis (1912) et Bouvet (1912), sur le croiseur Léon Gambetta (1913), sur le contre-torpilleur Carabine (1914) et sur le torpilleur d'escadre Pierrier (1914). Jean Marie est affecté sur le croiseur Foudre quand la guerre éclate, il y sera jusqu’en septembre 1916. Il est nommé ensuite quartier maître le 1ier janvier 1915 et sera affecté sur la canonnière Malicieuse (1917-1918) et le croiseur cuirassé Victor Hugo (1918).
Jean Marie fait sans doute partie des équipages prélevés sur les cuirassés pour servir dans les unités plus petites qui font la chasse aux sous-marins ou escortent les convois, car à partir de 1916, les cuirassés ont été progressivement relégués au fond des ports à cause de la menace sous-marine (Dardannelles) et ne prennent presque plus la mer.
C’est ainsi que Jean Marie était à bord du Prairial quand il a coulé le 29 avril 1918 et dont les journaux de bord ont permis de reconstituer l’accident:
Dans la nuit du 29 avril 1918, à 2 h 35, le Prairial sort en rade du Havre sous les ordres du Lieutenant de vaisseau Le Moullec, ayant à son bord 26 hommes. Une heure plus tard, il franchis la passe du grand barrage en compagnie de son escorteur, le Chasseur II (commandant premier maître Riou). Déjà plusieurs feux rouges et verts sont en vues. Ce sont les bâtiments d'un important convoi qui navigue à grande vitesse. A 3 h 25, apparaissent les feux d'un transport anglais Tropic, venant de Spithead, convoyé par deux destroyers. De l'escorteur, on a l'impression que le Tropic va passer entre le Prairial et le Chasseur II, ce dernier lance des coups de sifflets pour le mettre en garde. Mais le Prairial sous la houle parait être terriblement dans le sillage du Tropic.
Le Chasseur II manœuvre aussitôt pour se rapprocher du sous-marin qui semble vouloir faire route S.E. et commence à signaler par Scott : "Nous venons de ... ". D'un seul coup toutes les lumières s'éteignent à bord du sous-marin, et le message reste inachevé. A ce moment le Chasseur II est à moins de 10 mètres du Prairial, il entend sur la mer crier "Au secours". Il est alors 4 h du matin. Le sous marin a été éperonné par tribord à moins de 5 mètres de l'étrave. Une minute se passe. Le sous-marin commence à piquer du nez. Le Chasseur II réussit à sauver 6 hommes, il y a 19 disparus (source:www.grieme.org).